JAKE & DINOS CHAPMAN

BIOGRAPHIE

Jake (né en 1966) et Dinos (né en 1962) Chapman sont deux frères et artistes plasticiens britanniques. Ils ont commencé leur collaboration artistique après leur sortie du Royal College of Art de Londres, en 1990. Ils sont issus du groupe des Young British Artists, ensemble d’artistes contemporains britanniques (Damian Hirst, Tracey Emin…), remarqués pour leur « tactique du choc » et l’usage de matériaux inhabituels.

Leur style, reconnaissable, est d’un genre peu commun, qu’ils définissent eux-mêmes comme « trash » et « gore ». Ils deviennent célèbres grâce à leurs œuvres qui créent souvent la controverse. Ils construisent leur travail sur l’idée de détourner les principes classiques et traditionnels afin de concevoir des œuvres cyniques, emplies d’ironie et d’autodérision.

Dès le début, ils se sont inscrits dans une création dérangeante et choquante, avec des statues inspirées des mannequins commerciaux en résine. Ces créations représentent notamment des scènes de torture ou des enfants mutants nus (« Fuck Faces », 1994 et « Cock-shiter », 1997), avec de multiples sexes en érection et orifices sur le corps.

Ils se font remarquer pour une œuvre intitulée « Disasters of War » (1999-2001).  Ils revisitent les gravures de Francisco Goya en y ajoutant des têtes de clowns et des personnages difformes en tout genre. De plus, ils ont modifié certains de ses dessins en mettant en scène, en trois dimensions, des corps démembrés et suspendus comme des pièces de boucherie.

Ensuite, leur travail s’est axé sur la construction de maquettes, agrémentées de figurines en modèle réduit, représentant diverses scènes d’apocalypse sans borne, environnements saturés de cruauté et de mort (« Hell »,1999-2000, constitué de neuf maquettes sous vitrine disposées en forme de croix gammée et « Arbeit McFries », 2001).

En 2008, les frères Chapman ne se laissent pas accabler et façonne une œuvre plus importante encore, « Fucking Hell ». Le principe est le même que celle de l’œuvre « Hell », mettant en scène des figurines dans une frénésie assassine et morbide et exposant des visions maximalistes, expressionnistes, outrées de l’Enfer sur terre. Plusieurs scènes rappellent celles du naufrage dans l’esprit du « Radeau de la Méduse » ; mais aussi celles de films d’horreur, ainsi que celles liées à l’univers des camps de concentration d’Auschwitz-Birkenau et des lieux d’expérimentations faisant allusion aux tortures médicales de l’allemand Josef Mengele.

Ainsi, la spécialité de Jake et Dinos Chapman est le scandale. En effet, ils présentent dans plusieurs de leurs œuvres une vision pessimiste de l’Histoire, telle une accumulation de luttes écrasées par la bêtise, les croyances ou la soif de pouvoir démesurée de certains hommes. De plus, ils jouent sur l’effet choc de leurs thèmes, sur la controverse et le second degré. La guerre, le sexe, le capitalisme sont les thèmes récurrents de leur travail. « Je crois que beaucoup de gens exagèrent un peu leur réaction mélodramatique face à notre art, en suggérant qu’il est normal d’être choqué par les œuvres, alors qu’en réalité, je trouve qu’elles sont plus drôles que choquantes », dit Jake Chapman.

OEUVRES