KEITH HARING

Keith Haring est un artiste peintre, dessinateur et sculpteur américain, né le 4 mai 1958 à Reading en Pennsylvanie et est mort le 16 février 1990 à New York. Dès 1976, il suit des études d’art à Pittsburg puis à New York où il s’essaie à différentes disciplines telles que le collage, la peinture, la vidéo… Mais son mode d’expression privilégié demeure le dessin.

 

Keith-Haring-biographie

 

Connu pour ses peintures murales et ses graffitis dans le métro de New York, au début des années 80, Keith Haring est l’artiste urbain par excellence. Il utilise les espaces noirs dédiés à l’emplacement des affiches publicitaires avant qu’elles ne soient posées dans le métro, pour y faire ses graffitis à la craie blanche (« Subway Drawings »). Très rapidement, son art se développe. Il se lie d’amitié avec les plus grands, comme Andy Warhol, Jean Michel Basquiat et Kenny Scharf. Il devient une icône du Pop Art, quelqu’un d’incontournable de la scène New Yorkaise. Considéré comme quelqu’un de très ambitieux et généreux, son idée est de faire une œuvre à vocation universelle. Il a toujours souhaité sortir l’art des musées en le proposant à tout le monde et en le partageant pour qu’il investisse la rue, la ville. En 1986, il décide d’ouvrir un Pop Shop sur Broadway, où tous les objets vendus (T-shirt, casquettes, porte-clés…) sont commercialisés à l’effigie de ses œuvres, reprenant son idée chère, celle de l’art accessible à tous.

Une des originalités du travail de Keith Haring est sa griffe rapidement reconnaissable : son épais trait noir, spontané, représentant de joyeux dessins inspirés de la bande dessinée ; des formes géométriques ainsi que des hiéroglyphes ; associé à de la couleur pour apporter de la joie de vivre. Cette ligne noire continue, très intense et expressive structure et qualifie son travail. Il arrive par l’intermédiaire de ce trait sans fin, sans limite, à des schématisations extraordinaires et à inventer un langage compris par tous. Il a toujours travaillé dans l’instant, spontanément, sans aucune préparation, ni croquis.

De plus, Keith Haring rêve de transformer le monde. A travers ses œuvres, on peut réussir à décrypter plusieurs menaces qui pèsent sur l’humanité. Ainsi, son travail est imprégné de certaines de ses préoccupations, telles que son opposition au pouvoir de l’Etat (symbole : le loup/chien représentant l’Etat) en revendiquant la liberté pour l’individu ; le capitalisme (symbole : le dollar, USA, Coke) ; la religion dénonçant la nocivité pour la société et l’individu de l’Eglise et ses dogmes (symbole : croix pénétrant les corps) ; la manipulation des médias et du danger qui pèse sur la créativité face à l’hégémonie technologique (symbole : écrans de télévision et d’ordinateur remplaçant les cerveaux des hommes) ; le racisme (symbole : homme blanc « mauvais » représentant l’oppression, le pillage, l’esclavage et la cause de pauvreté) ; la fin de l’humanité (symbole : bombe nucléaire, ange virevoltant) ; et vers la fin de sa vie le thème de la sexualité, du Sida et de la mort (symbole : points rouges).

Ainsi, Keith Haring, dans son œuvre d’insouciance et ludique, seulement en apparence, met de la réflexion dans son travail. Il réussit à dénoncer les fléaux de sa génération par l’intermédiaire de ses œuvres engagées à la symbolique forte, aux messages parfois sombres auxquels des couleurs très vives donnent paradoxalement un air de gaieté.

Keith Haring s’éteint à l’âge de 31 ans seulement des suites du sida. Il a partagé son art avec tout le monde et l’a laissé en héritage aux générations futures.